LE GARÇON DE LA BOUTIQUE DE LINGERIE

"Asseyez-vous Robert", m'a demandé Mme Conley. C'était une femme plutôt grossière et autoritaire qui s'en sortait pour 50 ans, je dirais. J'ai fait ce qu'on m'avait dit et j'ai attendu qu'elle - une responsable principale des réclamations à la bourse du chômage où j'ai "signé" pour réclamer mes allocations de chômage (argent dole) - pour revoir mes notes décrivant les efforts que j'avais faits pour trouver du travail depuis mon dernier entretien quinze jours plus tôt.

C'était en 1973. J'avais 20 ans et j'étais au chômage depuis près d'un an. La vieille ville industrielle du Nord où je vivais avait un taux de chômage supérieur à la moyenne. Les industries lourdes des "cheminées de fumée" avaient désormais en grande partie disparu et les filatures de coton et de laine qui étaient les gros employeurs de cette partie du monde depuis le début de la révolution industrielle appartenaient désormais au passé.

Depuis que j'ai quitté l'école à 15 ans, j'avais travaillé chez Holroyd's, la « pourvoirie pour gentleman » indépendante la plus respectée de la ville, et je pensais à tort que mon travail était sûr. Lorsque le propriétaire de l'entreprise familiale a informé le personnel qu'il vendait et que les locaux étaient vendus à un promoteur immobilier, cela a été un choc pour tous ceux qui y travaillaient.

Au début, j'étais confiante de pouvoir trouver un travail similaire assez rapidement - j'avais reçu une excellente référence et j'étais une réparatrice de vêtements qualifiée, ayant appris de ma grand-mère comment coudre et utiliser une machine à coudre. (Ce n'est pas une compétence si inhabituelle en fait car, à cette époque, la plupart des gens réparaient les vêtements déchirés ou déchirés et recousaient les boutons qui s'étaient détachés ou étaient tombés plutôt que de simplement acheter de nouveaux vêtements comme nous le faisons aujourd'hui : l'argent était serré.)

Gran avait été couturière avant d'arrêter de travailler pour élever son unique enfant - ma mère - et possédait une machine à coudre sur laquelle elle m'avait appris toutes les compétences nécessaires pour fabriquer et réparer toutes sortes de choses.